Réflexion sur la table ronde de fin de subvention par Brenda Andreas

Les 29 et 30 octobre 2024, l’Institut des services et des politiques de la santé (ISPS) et ses partenaires du programme de subventions Recherche sur les politiques pour la transformation du système de santé ont organisé une table ronde au cours de laquelle les 60 équipes de recherche financées étaient rassemblées pour souligner la fin de leur subvention, présenter leur travail et ses retombées sur les politiques fondées sur des données probantes (en anglais seulement) [ PDF (4,2 Mo) - lien externe ], créer des liens et soutenir la mobilisation des connaissances. Ces équipes, composées de chercheurs, de responsables des politiques et de personnes ayant une expérience concrète, n’ont ménagé aucun effort pour proposer des solutions à des défis majeurs qui touchent le système, qu’il s’agisse de l’effectif de la santé ou encore des soins primaires, intégrés ou de longue durée. La table ronde s’est ouverte sur un panel sur la transformation des soins primaires fondée sur des données probantes, puis s’est poursuivie avec les présentations des 60 équipes et le projet de synthèse interéquipe de la mobilisation des connaissances. Pour clore le tout a eu lieu une causerie avec des responsables des politiques qui se sont exprimés sur la manière d’optimiser la valeur et l’incidence des travaux de recherche sur les politiques. Au fil de l’événement ont émergé des thèmes clés liés à l’importance d’établir des liens, d’intégrer des perspectives diverses et de favoriser l’équité dans l’élaboration des politiques de santé.

Brenda Andreas, membre de la communauté, membre du Conseil consultatif de l’ISPS et panéliste à la table ronde, a fait le point sur l’événement et sur les choses à en retenir. Elle souligne que la transformation des politiques ne se résume pas aux résultats à atteindre; il faut penser à la création d’expériences et de liens qui façonneront un changement durable.

Recherche sur les politiques pour la transformation du système de santé

« Aucune décision me concernant n’est prise sans moi »

Brenda Andreas

Maintenant que les deux journées de tables rondes sont derrière nous, qu’une soixantaine d’équipes et d’invités ont enrichi nos perspectives de leur sagesse, et que nombre de réussites des équipes subventionnées ont été soulignées, mais aussi plusieurs de leurs défis, quelques questions viennent à l’esprit : Quels étaient les résultats escomptés? Ont-ils été atteints?

Nous avons bien sûr demandé à toutes les équipes de nous faire part de leurs apprentissages. Pour ma part, voici ce que je retiens.

Qui élabore les politiques sur la santé? Qui les met en œuvre? Comment fait-on connaître les initiatives dans le domaine? La subvention avait pour but d’amener une équipe de recherche à collaborer avec des décisionnaires et des personnes ayant une expérience concrète. Beaucoup de choses peuvent se produire lorsque l’on réunit la culture d’un système de santé et celle du milieu de la recherche. Ajoutez un patient au tout et s’amorcera une conversation constructive dans laquelle les différents points de vue et le caractère unique des cultures sont pris en compte. Les cultures sont à la base de la compréhension de la diversité des idées et des vécus, et tant qu’on ne s’assoit pas ensemble pour comprendre cette diversité, nous peinons à trouver la voie à suivre.

Un « espace » a été conjointement créé pendant les deux jours de discussions; un contexte dans lequel toutes les équipes ont pu apprendre et cheminer à partir des répercussions collectives des défis et des réussites des équipes. Bien que les exposés de politique (en anglais seulement) [ PDF (4,2 Mo) - lien externe ] de chaque équipe soient très importants, c’est l’expérience qu’elles ont vécue qui constitue l’apport le plus précieux.

Si on pense aux relations au sein de l’équipe et à ce qui importe pour les autres membres de cette équipe, il faut se demander si les membres de la communauté qui seront touchés par la politique ont été inclus; si la politique est descendante, ascendante ou les deux à la fois; où, quand et comment les patients et les membres de la communauté ont contribué à la conception, à la mise en œuvre et à l’évaluation de la politique; quelles structures et quels mécanismes ont permis de mobiliser les personnes concernées; comment s’est établie la relation; selon quelles valeurs; et comment s’est déroulée la conception conjointe. Le vocabulaire est au cœur de la diversité. Beaucoup d’équipes utilisent un jargon propre à leur mode de collaboration. Si on ne comprend pas le propos, il est difficile de participer.

Parmi les autres questions à se poser : Avons-nous bien demandé aux personnes concernées ce qui est important pour elles? Avons-nous posé la même question aux professionnels de première ligne?

Les politiques nous touchent tous, mais nous n’avons pas tous notre mot à dire sur la manière dont elles sont conçues, mises en œuvre ou évaluées. Les systèmes de santé sont complexes, et toutes les équipes ont retenu qu’il est nécessaire de bien saisir la complexité des politiques, l’importance de l’équité, de la diversité et de l’inclusion, ainsi que l’importance des relations de confiance qui doivent être intégrées dans toutes les politiques afférentes aux systèmes de santé afin de faciliter la transformation de ces derniers.

Ce n’est pas toujours une question d’objectifs et de résultats. Les expériences comptent. Les relations aussi.

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